Depuis quelques décennies, les métiers de la parfumerie ont beaucoup évolué, le marché aussi. Jean Amic, Akiko Kamei, Myriam Compiani et Pierre Bourdon ont eu l’occasion de s’exprimer sur le sujet.
À chacun son expérience de la parfumerie et sa trajectoire professionnelle ; mais chez tous, une certaine nostalgie.
Quand Akiko Kamei arrive en France pour découvrir le métier de parfumeur, peu démocratisé au Japon dans les années 80, elle ne se doute pas que celui-ci allait autant changer quelques années après. D’un métier presque artisanal à ses débuts, exigeant un long processus d’apprentissage et d’adoubement des pairs pour être reconnu parfumeur, cette dernière déplore la massification de la production avec des parfumeurs travaillant en groupe, anonymes derrière leur jus. Les formules se rallongent et se complexifient inutilement selon elle, rendant les parfums du même coup, beaucoup trop lisses et moins créatifs.
Message entretenu aussi par Pierre Bourdon, pour qui « tous les parfums se ressemblent » aujourd’hui. Selon lui, l’explication à ce marché « sclérosé » face aux considérables enjeux économiques est lié aux normes européennes qui interdisent certains produits et freinent donc l’innovation.
Dans les labos, le changement se fait aussi ressentir. Myriam Compiani, dernière laborantine d’Edmond Roudnitska, confirme cette très nette évolution et l’industrialisation du métier, dont parle Akiko Kamei. De son côté, elle évoque de nouveaux outils, une charge de travail bien plus lourde, des délais plus serrés et compare le processus de création bien plus rapide qu’à ses débuts.
Pourtant, cette évolution semble aussi porter son côté favorable aux parfumeurs puisque selon Jean Amic, ex-grand patron de Roure après son père Louis Amic, avant les parfumeurs ne rencontraient jamais les clients pour lesquels ils travaillaient. Alors qu’à présent, les « nez » ont obtenu, petit à petit, l’occasion de rencontrer, d’échanger et de discuter avec ceux pour qui ils créent.
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