Stéphanie Prinet-Morou, Déléguée Générale du Fonds de Dotation Per Fumum, vous explique comment fonctionnent les mécanismes olfactifs
Grâce à notre partenariat avec l’Institut Pasteur de Paris, nous avons pu en apprendre beaucoup sur l’olfaction et la façon dont notre cerveau est relié à notre organe olfactif dont la partie visible est le nez.
L’odorat, le sens le moins étudié par les scientifiques est pourtant tout aussi sophistiqué et important que nos autres sens ; Or, chose peu connue : il évolue avec l’âge, peut affecter les émotions, le comportement, la mémoire et la pensée. Socialement aussi l’odorat reste peu considéré. Ainsi de nos jours, et contrairement à la perte de la vue ou de l’audition, la perte de l’odorat n’est toujours pas considérée comme un handicap. Pourtant, la perte de l’odorat suite à un accident ou une infection, s’accompagne souvent d’épisodes de dépression et pourrait même entrainer un isolement social. Par ailleurs, l’apparition de troubles olfactifs sans cause évidente est proposée en médecine comme un symptôme précoce dans de nombreuses maladies neurodégénératives.
Mais alors l’odorat, comment ça marche exactement ? Les microscopiques molécules libérées par ce qui nous entoure stimulent des récepteurs olfactifs localisés à la surface de cellules sensorielles spécialisées nommée neurones sensoriels olfactifs. On trouve ces neurones dans l’épithélium olfactif, au fond de la cavité nasale (à l’intérieur du nez). Il existe plusieurs centaines de récepteurs olfactifs différents, capable chacun de détecter des molécules différentes. Ces neurones sont directement connectés au cerveau, où ils envoient l’information nerveuse dans une petite structure appelée le bulbe olfactif via le nerf olfactif. Chaque neurone olfactif exprime des milliers de copies d’un seul « récepteur d’odeur ». De plus, tous les neurones olfactifs exprimant le même récepteur envoient leur information au même endroit dans le bulbe olfactif. N’importe quelle molécule peut stimuler une combinaison de récepteurs, créant ainsi une représentation unique dans le cerveau. Ces représentations sont enregistrées par le cerveau comme une odeur particulière. Après avoir détecté des molécules grâce à leurs récepteurs, les neurones envoient donc un message au cerveau, lequel identifie ainsi l’odeur. Cette information sera ensuite relayée vers d’autres zones du cerveau (mémoire, émotion, satiété…).
En outre, il est important de savoir que les odeurs peuvent atteindre les neurones sensoriels olfactifs par deux voies distinctes : les narines (voie externe) et un canal reliant le palais au nez (voie interne).
Associé ainsi au système gustatif (i.e le goût), il permet d’apprécier toute la complexité des saveurs des aliments portés à la bouche. Les sens de l’odorat et du goût sont donc étroitement liés, puisque l’appareil olfactif et l’appareil gustatif fonctionnent de pair.
Mâcher de la nourriture libère des arômes, qui accèdent ensuite aux neurones sensoriels olfactifs via ce canal. Ainsi lorsque le nez est bouché, par un rhume par exemple, les odeurs ne peuvent pas atteindre les cellules sensorielles qui sont stimulées par les odeurs. C’est pour cela que nous n’arrivons pas à apprécier des aliments, des goûts et des saveurs de la même façon que lorsque nous sommes bien portants.
Vous pouvez soutenir la recherche scientifique liée au parfum et à l’odorat, cruciale pour l’avenir de la Parfumerie, en faisant un don auprès du Fonds de Dotation Per Fumum. Retrouvez toutes les réponses à vos questions sur le site internet www.perfumum.org ou contactez-nous sur jesuisdonateur@perfumum.org.
Source : aquaportail.com