L’Osmothèque, un lieu unique qui préserve le patrimoine olfactif de la Parfumerie, se modernise !
- Pouvez-vous nous décrire en quelques mots concrètement le projet ?
L’Osmothèque (du grec « osmè » = odeur et « thèkè » = rangement), est le premier et unique conservatoire de parfums au monde. Il a été inauguré en 1990 avec la finalité de préserver les parfums de l’usure du temps, de la perte et de l’oubli. À ce titre, il représente la mémoire olfactive de la parfumerie. Les collections de l’Osmothèque archivent près de 5000 parfums dont 800 disparus, ainsi qu’une grande sélection de matières premières et de bases rares. La gestion de cette collection grandissante justifie la mise en place d’un nouvel outil informatique plus performant, fiable et sécurisé. Un outil qui permet la gestion technique des collections (stocks, différentes formulations et versions…) mais également une valorisation de celles-ci, en s’appuyant sur une indexation normalisée, facile intuitive et contrôlée, pour pouvoir à terme être consultée par différents publics.
- Quelles sont vos motivations pour un tel projet ?
La motivation est donc grande puisque cette nouvelle interface informatique est nécessaire pour poser les bases de la nouvelle organisation de la Cave de l’Osmothèque, au centre des déploiements futurs de l’institution.
- Comment et par qui vous faites-vous accompagner sur ce projet ?
Pour mener à bien ce projet, nous nous sommes entourés d’une équipe experte indépendante en gestion de collections de type muséale, et en gestion d’archives pour sélectionner et déployer l’outil selon les besoins spécifiques de la collection de parfums de l’Osmothèque.
- Que pouvez-vous nous dire des difficultés que vous rencontrez sur ce projet ?
La première grande étape a été de « rapprocher » la collection physique présente dans la cave avec la base de données informatique existante. Nous avons donc préalablement réalisé un inventaire et un audit pour vérifier les informations relatives à chaque parfum présent dans la cave ; ce qui a déjà représenté un gros travail.
Ensuite, nous avons fourni un travail d’assainissement et de normalisation des fichiers informatiques initiaux afin de rationaliser l’ensemble des informations accumulées au cours des 30 années de développement de cette collection.
Aujourd’hui, nous sommes en train de finaliser la dernière étape en créant un cahier des charges pour permettre de faciliter le choix de l’outil final le plus adapté.
- Quels sont les bénéfices attendus ? Qu’est-ce qui serait pour vous un signe de réussite ?
Avec ce nouvel outil, la gestion de la collection de parfums de l’Osmothèque va gagner sur plusieurs aspects : plus ergonomique, plus exhaustif et permettant grâce à des champs descriptifs assainis et normalisés de faire communiquer les différents segments de la collection de l’Osmothèque entre eux (ouvrages / archives internes / flacons / publicités …). La base de données sera également plus sûre, dans ses accès et par ses modalités de sauvegarde.
Ce changement de référentiel est également le signe d’un accomplissement : la collection démarrée il y a 30 ans avec un premier parfum, puis une dizaine, et presque 5000 à ce jour, illustre le formidable développement de l’Osmothèque qui a été le précurseur de la préservation de ce patrimoine évanescent et fragile qu’est le parfum.
- Comment s’est faite la rencontre avec le Fonds de Dotation Per Fumum ?
Francis Kurkdjian connaît bien l’Osmothèque qui est hébergée sur le campus de l’Isipca à Versailles où il a étudié et a eu l’occasion de rencontrer Jean Kerléo, qui est à l’origine de la création de l’Osmothèque. Plus tard, il a été partenaire de deux conférences olfactives que nous organisons régulièrement pour faire découvrir les collections du Conservatoire. Il a par ailleurs participé activement aux Journées du Patrimoine pendant lesquelles le Conservatoire ouvre ses portes au grand public. Conscient que le patrimoine de la Parfumerie doit être soutenu, c’est tout naturellement qu’il a apporté une contribution à notre ambitieux projet.