2005, Restauration et transfert du Nécessaire de toilette de Marie-Antoinette dans le cadre de l’exposition dédiée à la reine au Château de Versailles
Le Musée International de la Parfumerie de Grasse a fait l’acquisition, en 1985, d’une pièce exceptionnelle : un nécessaire de voyage ayant probablement appartenu à la reine Marie-Antoinette. La pièce présentée, dans le cadre de l’exposition dédiée à la reine, au château de Versailles en 2005 a fait l’objet préalablement d’une restauration et d’un transfert du Musée International de la Parfumerie au Château de Versailles, rendus possible grâce au soutien notamment de Monsieur Francis Kurkdjian.
Le meuble se présente sous la forme d’un coffret rectangulaire en acajou veiné muni de deux poignées latérales et de garnitures en cuivre doré. À l’intérieur du coffret, des cases et des alvéoles, des plateaux sur deux niveaux, des tiroirs secrets, contiennent pour la plupart les ustensiles indispensables pour prendre un léger repas, écrire, coudre, faire sa toilette, se soigner, au cours d’un voyage. Ces objets sont en argent, cristal, porcelaine, ivoire, ébène. La plus grande partie des pièces d’orfèvre a été réalisée par Jean-Pierre Charpenat.
L’histoire de cet objet, elle aussi, est extraordinaire. La Reine, organisant sa fuite à Varennes au début de 1791, demanda à sa femme de chambre de préparer son nécessaire de voyage. Mais pour ne pas attirer l’attention, elle rusa : le nécessaire serait envoyé en cadeau à sa sœur, l’archiduchesse Christine, gouvernante des Pays-Bas. Craignant que l’on devine qu’elle voulait dissimuler sa fuite, un autre nécessaire absolument semblable au sien fut commandé. Pour des questions de délais de fabrication, Marie-Antoinette estima qu’elle devait envoyer son propre nécessaire à sa sœur. C’est ainsi que fin mai 1791, celle-ci reçu le meuble. Il est actuellement exposé au musée du Louvre.
Mais que devint le second nécessaire de voyage ? Fut-il remis à la Reine après le retour de Varennes ? S’en désintéressa-t-elle alors, puisque le sien était en sécurité ? Le refusa-t-elle, l’estimant inférieur en qualité ou n’ayant pas les cinq cents louis pour le payer ?
L’incertitude demeure.
Pourtant, de nombreux indices (date de fabrication, similitude avec le meuble de la Reine) portent à croire que le nécessaire acquis par le musée de Grasse et celui qui aurait disparu soient le même.